Boite en forme de coeur

Minuit... une heure... deux heure... à force de se tourner et se retourner dans son lit, Bill finit par craquer. Il n'en pouvait plus. Les bras de Morphée avait décidé de ne pas l'accueillir cette nuit là, il n'allait donc pas passé les minutes ainsi, à ne rien faire, espérant que la fatigue lui tomberait dessus à un moment ou à un autre. Il se leva en faisant le minimum de bruit étant donné que son frère dormait dans la chambre à côté et enfila rapidement les vêtements qu'il avait quitté quelques heures auparavant, soi un jean délavé qui moulait légèrement sa forme -mettant ainsi ses formes en évidence- et un tee shirt noir à logo gris. Il fila dans sa salle de bain, toujours aussi discrètement, histoire de se coiffer un minimum, laissant ses cheveux impeccablement lissés, puis il se maquilla rapidement : un trait de crayon noir épais et un autre plus léger d'eye-liner sur ses paupières. Il ne risquait pas de croiser quelqu'un à cette heure là, mais il aimait être parfait en tout point, à n'importe quel moment. Bref, il repartit dans sa chambre, enfila son blouson en cuir noir, ses chaussures et glissa son portable dans sa poche avant de quitter sa demeure, fermant la porte à clé. Et ensuite? Il marcha...
Après une marche d'une quinzaine de minutes environ, le jeune androgyne arriva à la lisière de la forêt qui bordait la ville. Il s'y engouffra, frissonant à l'effet qu'apportait la légère brise contre sa peau. Le silence était complet. Seul les craquements des arbres suite au vent résonnait, irrégulier. Bill ralentit sa marche. Mains glissées dans les poches de son jean, il regarda à droite, à gauche... inutile de vous dire qu'être ici à ce moment là lui filait un peu les chocottes tout de même.
Encore quelques courtes minutes plus tard, il déboucha près de la rivière qui traversait la colonie de sapins et autres arbres. Le ruisselement de l'eau rajouta encore un bruitage dans l'immense silence de la nuit... le coeur de Bill accélérait gentiment, stressé par cette situation qui avait l'air d'être tirée d'un film d'horreur. Puis soudainement, un bruit retentit, un bruit non-émis par la nature elle-même. Quelque peu affolé, Bill s'abaissa et saisit une branche épaisse d'une de ses mains et continua à avancer, prudemment, la gorge serrée. Oui, le cadet des Kaulitz peut être une vraie poule mouillée quand il le veut. Que voulez-vous...
Marchant donc tout doucement, la main reserrée sur son morceau de bois, ses pas le guidait de plus en plus prêt du bruit qui, avec l'approchement, s'avérait être des pleurs. Restant tout de même sur ses gardes, le brun continua à avancer jusqu'à reconnaitre la silouhette de son frère. Ses dreads surtout. Cela ne pouvait être que lui. Oubliant tout à coup le stress qui l'avait prit il y a quelques secondes, il lâcha son bâton et se dirigea doucement vers son reflet. Restant derrière lui, il l'observa un instant avant de l'appeler timidement.

-Tomi...?

Maintenant que le dreadé était averti de la présence de son cadet, ce dernier s'accroupi juste à côté de lui et le regarda, le coeur déchiré par une telle vision. Directement, il porta une de ses mains manucurées sur sa joue afin d'essuyer ses larmes.

-Qu'est-ce qu'il t'arrive? Qu'est-c'que tu fais ici à cette heure?

Tom pourrait retourner la question à son frère. Mais ce dernier risquait de ne pas lui répondre. Il était trop inquiet par l'état qde son jumeau pour répondre à des questions le concernant lui et pas son blond.

Vous dire que le coeur de Bill était déchiré en plus de battre à mille à l'heure ne rimerait à rien. C'était bien plus que ça. C'était bien pire que ça. Son coeur n'était plus cet organe que tout le monde connait comme vital. C'était à présent un puzzle complètement détruit, un feux crépitant ses flammes rougeoyantes. C'était incroyablement douloureux. Comme si un poignard s'y enfonçait, lentement, mais surement. La cause? Pourquoi me posez-vous cette question...? La réponse est logique. La cause n'est rien d'autre que Tom. Malgré les baisers, les caresses qu'il donnait à son frère au niveau de sa main, le jeune brun sentait bien qu'il allait mal. Il ressentait chaque émotion que son jumeau ressentait. Il pensait chacun de ses mots. Il était lui, simplement. Ils étaient semblables. Le même coeur, le même sang. Et c'était ainsi. Indescriptible. Bill ressentait tout de son frère et inversément.
Malgré le petit sourire forcé qu'adressa le dreadé à son cadet, ce dernier ne parvint pas à laisser les coins de sa bouche s'étirer. Il avait horriblement mal, là, au fond de sa poitrine, dans sa cage thoracique. Mon Dieu que ça fait mal oui, de voir l'être le plus chère à notre coeur en larmes et se savoir presque impuissant face à cela.

-Bill ca t'arrive de faire de grosses erreurs, peut être volontairement ou invonlontairement, pour ceux que tu aimes tellement fort que tu ferais vraiment, vraiment n'importe quoi ? Car tout ce que j'ai fait c'est ... c'est ... Bill ... C'est horrible !

L'androgyne eut à peine le temps d'ouvrir la bouche pour répondre. Son reflet se mit denouveau à pleurer, bien plus fortement cette fois. Et le puzzle de son coeur fut réduit au néant une fois encore... Quand Tom se jeta dans les bras de son frère, ce dernier le rattrapa de justesse. Basculant quelque peu en arrière, il fit vite de se redresser et se blottit contre son dreadé, le serrant fort, fort, fort contre lui, avec ses frêles bras. Il ferma ses yeux à s'en fendre les paupières tout en nichant son visage dans le cou de celui qu'il aimait tant et huma bruyamment son odeur avant de respirer doucement, tentant d'apaiser les battements de son coeur meurtri. Ses mains se refermaient sur l'arrière du blouson de son reflet, crispées et tremblantes. Il réussit, malgré sa gorge serrée, à laisser quelques mots interrogateurs sortir.

-Parle-moi Tomi... je suis là... je t'aime.

C'était tout ce qu'il parvint à dire tant l'état de son frère lui faisait mal. Alors que son coeur brûlait, incendie interminable, dans sa cage thoracique, il souffla doucement, sans rouvrir ses yeux et tout en restant dans a même position; mains crispées sur l'habit de Tom et son visage niché dans son* cou.

Quand Tom s'éloigna, Bill le laissa faire. Gardant son fessier appuyé contre ses talons, il glissa ses deux mains entre ses cuisses, l'une contre l'autre et regarda longuement son jumeau, les yeux légèrement exhorbités. L'incendie dans sa poitrine ne cessait pas. Au contraire, il ne faisait qu'emplifier au fur-et-à-mesure que l'androgyne ressentait la douleur présente chez son dreadé. Quand ce dernier lui tendit la boîte, Bill la prit maladroitement. La serrant dans ses mains, il la fixa, en caressa les bords du bout de ses doigts manucurés. Une boîte simple en forme de coeur à première vue. Mais que contenait-elle? Le brun ne tarda pas à soulever le couvercle pour constater qu'une sorte d'épaisse poussière y règnait, de la même couleur que de la cendre d'un feux déjà consummé depuis longtemps.

-Tu te diras c'est de la poussière. Oh oui bien sur c'est de la poussière. Quelle poussière? Devines un peu.

Bill resta muet. Il ne comprenait pas. De la poussière oui... mais comment ça "Quelle poussière"? Où voulait en venir Tom? Cela ne pouvait pas être de la bête poussière que le blond aurait récolté sur le haut de la bibliothèque du salon, il ne serait pas dans un état aussi pitoyable sinon. De la poussière... de la poussière... de la poussière.... Le cerveau de Bill marchait en accéléré, tentant de trouver une solution pour expliquer logiquement pourquoi ce paquet de poussière metterait le guitariste dans un tel état. Et si c'était... des cendres. Oui des cendres. Mais de quoi?

-Je suis un meurtrier. Je voulais te protéger. Je t'aime tellement Bill.

Une fois encore, l'esprit de l'androgyne surchauffa afin de comprendre. Des cendre. Meurtrier. Cette boîte renfermerait donc les cendres de quelqu'un que Tom aurait... tué? Bill déglutit. Il faillit presque en lâcher la boîte. Il n'eut pas le temps de réagir. Tom lui sauta dessus. Et là, ce fut inévitable, le brun lâcha la boîte en coeur qui elle, s'écrasa au sol. Bill faillit lui aussi se rétamer, mais il se rattrapa à temps, fermant ses yeux à leur maximum et atrappant le blouson de son frère au niveau de sa taille, de chaque côté. Il s'y accrochait fort, comme s'il était sa bouée de secours lors d'une noyade. En même temps, il approfondit son* baiser, maladroitement, trop rapidement. Il n'y avait pas d'amour, pas de tendresse comme d'habitude. Non. Là, il y avait de la peur, de l'incertitude, de l'incompréhension... et ces éléments firent que Bill repoussa faiblement son reflet, affolé.

-Tomi... mon coeur... a... attends...

Quand il put redresser sa tête afin de regarder son frangin dans le blanc des yeux, ce fut là seulement que les larmes naquirent dans les pupilles du cadet des Kaulitz. Il avait peur. Peur en se disant que son frère avait prit des risques pour lui. Peur de se dire que peut-être son Tom, son jumeau, sa moitié, son amour avait frôlé la mort en souhitant le protéger. Mais il lui en fallait la certitude. Le protéger de quoi? De qui? Bill était perdu. Tenant fermement le blouson de son frère, mains crispées au possible, Bill renifla faiblement avant d'avaler sa salive et de demander d'une voix tremblante:

-Explique-moi... me protéger de quoi?... Je... j'suis perdu Tom... je comprends rien... pourquoi? Tu... tu as fait ça à qui?

Avec ces paroles, Bill avait peur que son frère pense qu'il le craignait à cause de ce meurtre. Ce qui n'était pas le cas bien entendu. Le brun souffrait simplement. Il souffrait du fait de voir son frère si mal. Il souffrait parce qu'il avait peur de le perdre. Perdre son jumeau, perdre l'homme qu'il aimait éperdument. Et pour éviter toute confusion, Bill tira sur le blouson de son blond tout en se redressant sur ses genoux, collant ainsi leurs deux corps l'un contre l'autre. Puis il posa ses lèvres sur les siennes, d'abord délicatement, le temps de fermer les yeux. Un soupir de soulagement s'échappa d'entre ses lèvres juste avant que sa langue piercée vienne titiller la lèvre inférieure du dreadé, cela avant qu'un baiser bien plus langoureux -et cette fois rempli d'amour- commence. Se retirant doucement peu de temps après, laissant un bruit de succion résonner, Bill posa son front contre celui de son aîné, encerclant son* cou avec ses bras. Sa bouche étant entrouverte tout comme celle de Tom, leur souffle se mélangeaient avec harmonie, accompagnés par la légère brise environnante. S'humidifiant les lèvres d'un coup de langue, le brun finit par remurmurer, doucement:

-Je t'aime Tom... explique-moi... s'il te plait...

Les yeux de Bill ne tiendraient plus longtemps à ce rythme là. Ses larmes devenaient trop nombreuses. Elles finiront par suivre leur trajet sur ses joues, c'était inévitable. Mais l'androgyne savait que son frère souffrait quand il le voyait pleurer et là, il était déjà assez mal en point pour que Bill en rajoute une couche. La gorge sèche et serrée, il avala donc difficilement sa salive, reniflant faiblement en espérant faire disparaître ces satanées gouttes salées qui obstruaient ses yeux noirs.
Tom s'était, de toute manière déjà ré-avancé vers son cadet afin de venir faire effleurer leurs lèvres. Un frisson violent- mêlé entre le froid environant et cette sensation de pur bonheur à chaque fois que son jumeau prenait une initiative de cette sorte- lui parcourut l'échine. Son corps se mit à tremblotter et des petits points apparurent sur la peau de ses bras. Heureusement, cette dernière était entièrement recouverte par son blouson. Cependant, Bill ne parvint même pas à apprécier ce court moment. Il était trop paniqué en rapport à ce que lui avait annoncé son reflet il y a quelques secondes. Il voulait savoir. Qu'on lui explique bon sang! Mais le brun n'avait pas la force d'hurler qu'on lui explique. Il parvint juste à murmurer le prénom de son aîné d'une voix suppliante.
Et heureusement, Tom finit par tout raconter à son cadet. Bill absorbait les mots comme s'il les buvait, un à un. Et une partie du discours le troubla horriblement, lui arracha un léger hoquetement. "Il était avec une petite fille. Et il m'as dit que tu étais SON VRAI père. Je l'ai pas cru une seconde sinon tu m'en aurais parlé si tu avais couché avec une fille et l'aies rendu enceinte hein...". Une fille? SA fille? Non... c'était simplement impossible. Portant sa main manucurée sur son torse, au niveau de son coeur, Bill toussa, comme pour se délivrer d'un étouffement. Le choc était trop grand... bien que les chances que ce qui lui était arrivé à l'esprit soit vérité étaient très maigres. Quoi que...
Le blond avait recommencé à pleurer. Bill l'entendait bien. Cependant, ses yeux étaient fixés en direction du sol, grands ouverts. Toujours à genoux sur la terre, le jeune brun tenta de calmer ses pulsions intérieures. C'était trop d'informations trop rapidement. Une fille, SA fille, un homme, un meurtre non souhaité. Comment est-ce que l'androgyne pouvait ne pas être sous le choc?

-Je... je... veux pas que tu me laisses! J'ai pas fait exprès tout est arrivé si vite. Je... savais plus quoi faire! Je te le répète je sais mais tellement que je savais pas quoi faire je l'ai incinéré. Me laisse pas tomber. Me laisse pas tomber Bill. Me laisse pas. Me laisse pas. Nan me laisse pas mon amour s'il te plait.

Bill refit subitement surface et regarda son frère étrangement, d'un regard noir. Là c'était trop. Les larmes se mirent à dévaler la pente de ses joues rapidement, trop rapidement. Il fut épris de sanglots violents directement après la fin de son discours. Comment est-ce que Tom pouvait oser lui demander de ne pas le laisser? N'avait-il pas compris qu'il était la vie de l'androgyne et que jamais ce dernier ne pourrait l'abandonner? Ainsi, il pensait que son frère, son jumeau, son sang allait le laisser "juste" pour ça? Il doutait? Il n'en fallut pas plus pour briser le coeur du brun qui fit tout pour calmer ses sanglots interminable. Son regard passa du noir en colère au noir déchiré. Il était déchiré.

-Comment est-ce que tu oses penser que je te laisserais?

Sa voix se montra extrêmement faible, atténuée à cause de ses larmes. La gorge serrée, il laissa ses pleurs prendre le dessus. À quoi bon les retenir? Il fallait que ça sorte.

-Je peux pas t'abandonner Tom... je t'aime bordel!

Rien de méchant. C'est simplement que le brun était à fleur de peau avec tout ce qui venait de lui tomber dessus. Et se dire que son amour aie pu douter de lui, croire qu'il le laisserait seul le mettait hors de lui. N'avait-il donc pas assez montré qu'il était sa seule raison de vivre, qu'il l'aimait à en crever, qu'il n'était rien sans lui?
Finalement, le guitariste vint se blottir tout contre son cadet. Et rapidement, ce dernier s'agrippa à lui aussi fort qu'il le pouvait, refermant ses mains manucurée sur son* gilet. Il posa son front contre son* épaule et pleura, pleura, pleura. Ses larmes n'emporta aucunement son maquillage étant donné que ce dernier résistait à l'eau. Mais ces petites gouttes salées trouvèrent bient rapidement leur place contre les vêtements de Tom. Alors que ses sanglots continuaient, s'atténuant tout de même quelque peu, Bill tourna la tête et alla embrasser le cou de son amour. Y posant ses lèvres plusieurs fois de suite, attrapant sa peau entre ses dents, entre ses lèvres, il s'attaqua à la chair de l'homme qu'il aimait tout gentiment, pendant un certain temps, avant de remonter sa bouche vers son oreille pour y glisser, d'une voix tremblante, faible, mais sincère:

-Je t'aime Tom Kaulitz. Jamais je pourrais te laisser, jamais, jamais, jamais! Je t'aime à en crever putin! J'ai trop besoin de toi mon amour.

Et la voix de Tom le coupa dans sa lancée de déclaration, le faisant redescendre sur Terre, avec la triste réalité.

-Et... la petite je l'ai... cachée à la maison. Je pouvais pas la laisser toute seule.

Bill resserra encore son emprise sur le gilet de son aîné. Reposant son front contre son* épaule, il ferma les yeux à s'en fendre les paupières et se mordit la lèvres inférieures tout en essayant de calmer ses larmes et son rythme cardiaque. Il finit par parvenir à ravaler ses sanglots, ne laissant que des traces humides sur ses joues et dans ses yeux. Il resta dans la même position, silencieux, et glissa ses mains fraîche sour le gilet de son jumeau. Caressant ses abdominaux finement sculptés, il passa ses paumes vers sa taille, se serrant tout contre lui. Il finit par souffler tout doucement et reprit une rapide respiration avant de demander d'une voix toujours aussi faible:

-Cette gamine... elle... elle a quel âge?

Si il lui répond "3 ans", les pensées de Bill se verraient bel et bien confirmées...

-Elle est petite. Elle a peut-être 3-4 ans, je ne sais pas trop.

Directement, le coeur de Bill bondit dans sa poitrine. Et alors qu'il ferma ses yeux plus fort que jamais en se mordant la lèvre à sang, ses mains se crispèrent en un tel point que ses ongles manucurés griffèrent la taille du dreadé. 3-4 ans était bien l'âge qu'il redoutait d'entendre. Bien entendu, ce n'était pas ce simple élément qui confirmaient ses hypothèses à 100%. Mais l'androgyne avait l'horrible présentiment qu'il avait raison. Et si c'était le cas, il ne sait vraiment pas comment les choses se dérouleront.
Quand son Tomi se mit à lui coller plusieurs baisers dans le cou, Bill frissonna. Son frère avait le don de le rendre complètement fou avec un simple contact comme celui-ci. Et bien entendu, il ne pu s'empêcher de pousser un petit soupir de plaisir.

-Pourquoi tu me poses cette question? Tu me caches quelque chose?

Encore un bond du côté du coeur du brun. Cacher quelque chose? Pas vraiment... enfin, cela dépend du point de vue. Comme rien n'est confirmé dans les pensées de l'androgyne, on ne peut pas vraiment dire qu'il avait dissimulé certaines choses à son frère. Quoi que...
Bill était prêt à prendre la parole. Décollant son front de l'épaule de son reflet, il recula son visage et entrouvrit la bouche après avoir prit une longue inspiration, à deux doigts de raconter ses hypothèses à son jumeau. Mais ce dernier le coupa dans son élan.

-Parce que sinan... ça veut bien dire que tu m'as menti... Pendant longtemps...

Bill déglutit. Grimaçant largement, il nia rapidement les paroles de son frère, alors que les larmes revenaient en force dans ses yeux bruns presque noirs. Continuant à excercer des petit "non" de la tête, il s'empressa de s'expliquer afin de ne pas laisser son frère penser des choses négative quant à un éventuel mensonge.

-Attends, laisse-moi t'expliquer!

Sa voix s'était montrée affolée. Le pauvre était complètement paniqué. Son coeur battait à mille à l'heure alors que ses mains tremblaient. Il ravala sa salive, laissant son souffle saccadé franchir ses lèvres. Quand il reprit la parole, sa voix s'était transformée, passant de l'affolé à l'entre-coupé... cause des larmes qui se remettaient à glisser sur ses joues.

-Ca remonte à... il y a un peu plus de trois ans. Tu sais... avant qu'on se mette ensemble... j'étais comme toi... je couchais à droite à gauche. Et... avec une fille... ça a été autre chose, comme une sorte... d'amitié améliorée. On s'est envoyé en l'air... plusieurs fois... Mais y avait aucun sentiment. Ca a duré trois semaines... et un jour... elle est venue m'annoncer que je... l'avais mise enceinte. Elle... elle a aussi dit qu'elle allait avorter... après... je l'ai plus revu. J'ai juste... appris sa mort un an plus tard... en lisant une revue...

Bill renifla bruyamment, passant le dos de sa main sous ses yeux embués de larmes. Il ne s'arrêtait plus. Il finit par se relever, un peu trop brusquement, si brusquement que sa tête lui tourna violemment, l'obligeant à vaciller avant de se redresser, tenant maladroitement sur ses pieds. Poings serrés pendant dans le vide, son regard se faisait alarmé, suppliant, paniqué, perdu. Involontairement -surement à cause de son mal-être intérieur-, sa voix se fit criarde. Il hurlait à s'en crâmer les poumons.

-Mais j'y suis pour rien Tom! Si cette gamine elle est de moi! C'était un accident... et.... elle m'a dit qu'elle avorterait, elle l'a pas fait. Tom, c'est pas moi!

Il perdait un peu la tête, certes. Mais sur le moment, il avait plus peur de perdre son frère à cause de cette histoire que de se dire qu'il était éventuellement le vrai père biologique de la petite que Tom avait mit en sécurité chez eux.

-Bill.. me dis pas que... que... la fille que tu as mis enceinte... c'etait... ma...ma...

Sa quoi? Sa quoi non de Dieu?! Bill voulait savoir pourquoi son frère était devenu si soudaienemtn livide à en faire peur, pourquoi les larmes reprenaient forme dans ses yeux. Qu'avait-il dit pour que son dreadé se mette dans un état pareil? La question ne sortit même pas de la bouche de Bill, tant il était sonné par ce qu'il se passait. Mais la réponse vint toute seule.

-Petite amie...

Une nouvelle fois, le brun déglutit, pâlissant violemment. Reculant d'un pas, ce fut maintenant son corps entier qui se mit à trembler. Ce n'était pas le léger vent, ni le froid qui en était la cause, mais la peur. Oui, il avait peur. Peur d'avoir commis une énorme erreur dans le passé en piquant la copine de son jumeau sans le vouloir. Non. Sa petite amie? C'était impossible... jamais elle ne lui en avait parlé ou quoi que ce soit d'autre. Et Bill s'en serait rendu compte si ça avait été elle non?
Mais le pauvre Bill n'eut pas le temps de dire quoi que ce soit, son frère s'était déjà rué sur lui pour l'attraper par le col de son blouson, l'étranglant quelque peu par la même occasion. Un cri d'affolement s'échappa de la gorge de Bill alors que ses yeux étaient grands ouverts, fixés sur Tom. Un Tom que Bill ne connaissait pas. Pas le Tom tendre, câlin, doux, attentioné, amoureux. Non. Un Tom violent, en colère, appeurant. L'androgyne tremblait comme une feuille tellement il était terrorisé. Il attrapa rapidement les poignets de son jumeau et marmonna faiblement, entre deux hoquets:

-Tom... lâche-moi... tu m'fais mal...

Mais rien. Alors que ses yeux gardaient prisonnières les larmes qui souhaitaient dévaler la pente de ses joues, Bill fixa son frère avec horreur alors que celui-ci se mit vraiment, mais alors vraiment en colère.

-Me dis pas que c'est toi !! Me dis pas qu'elle m'as quitté pour qu'elle essaye de se mettre avec toi !! Merde. Merde. Merde. Merde. Tu le savais pas que c'etait elle ? A moins qu'au bout de trois semaines tu n'es toujours pas vu son visage !!

Quand le dreadé le lâcha, Bill s'empressa de reculer de deux pas, portant une de ses mains vers sa gorge avant de tousser, sentant à nouveau l'air passer correctement. Il regarda son dreadé, complètement paniqué. Cette scène lui rappelait affreusement une autre qui s'était déroulée il y a trois ans de cela. C'était une après-midi...

Flash-Back.
Bill était déjà rentré du lycée. Allongé à plat ventre sur son lit, il était entrain d'avancer ses devoirs du lendemain tout en écoutant de la musique à plein tube. Sa voix mélodieuse résonnait, justement posée, dans la pièce alors que ses pieds créaient des allé-retours en allant rebondir contre le matelas. Mais soudainement, une porte claqua. Sursautant légèrement, il comprit vite que cette porte était celle de la chambre de son jumeau. Rapidement, il se releva et sortit de sa chambre pour aller dans celle de son reflet. Directement, il vit que Tom était sur les nerfs. Anxieux, le brun s'en approcha et posa une main sur son épaule. Mais le guitariste s'en dégagea violemment. Ébété, Bill le regarda sans comprendre.

-Tom...?
-Dégage Bill!
-Mais... attends.
-Sors de ma chambre bordel!

Bill recula d'un pas, légèrement paniqué et blessé par tant d'agressivité de la part de son reflet. Frémissant doucement, il tenta une seconde approche en ré-avançant vers son jumeau.

-Qu'est-ce qui t'arrive? Explique-moi...
-JE T'AI DIT DE DÉGAGER PUTIN!

Et *PAF*. Bill se retrouva légèrement projetté en arrière, une main sur sa joue endolorie. Son frère venait de lui envoyer son poinga dans la figure. Sentant les larmes lui monter aux yeux, le brun recula d'un pas et finit par sortir de la chambre en courant afin de s'enfermer dans sa pièce à lui. Il avait pleuré, pleuré, pleuré, allongé sur son lit. Et Tom l'avait rejoint un peu plus tard, en larmes lui aussi. Il était venu s'excuser. Son frère l'avait pardonné évidemment, il ne pouviat pas faire autrement tant il aimait son Tomi. Mais ce dernier ne lui avait nullement expliqué la raison de son agressivité.
Fin Flash Back.

Ce souvenir fit frémir le jeune androgyne. Un souvenir qu'il aurait préféré oublier pour toujours. Son frère, si énervé, avec tellement de haine. Son frère qui, au lieu de le serrer contre lui comme toujours, lui avait donné un coup horriblement douloureux en plein dans la figure. Bill était, malheureusement, bien loin d'oublier cette fin d'après-midi là.
Le dreadé s'était remit à pleurer, laissant Bill coi. Il ne savait plus comment faire, comment réagir, comment penser, comment parler, comment bouger. Comme si on l'avait privé de tout ce qu'on lui avait apprit depuis sa naissance. Il resta immobile, larmes aux yeux.

-Je... je... désolé Bill... je voulais pas te prendre comme ça... c'est pas si grave... hein... grâce à elle on est ensemble hein... hein... oh.
-Tom...

Sa voix s'était montrée comme un étouffement douloureux. Le prénom de son tendre avait été murmuré comme un dernier souffle avant la mort, et ses yeux scintillaient à la lumière de la lune qui dominait le sommet des arbres. Bill était dans tous ses états. Et pourtant, il ne parvenait pas à pleurer une fois encore.
N'en pouvant plus de cette situation, il finit par s'avancer jusqu'à se retrouver presque collé à son jumeau. Aucune étreinte. Bill resta sans bouger. Ses yeux noirs larmoyants plongés dans ceux de son amour, il posa ses paumes fraîches contre les joues de l'homme de sa vie et approcha son visage du sien afin de faire effleurer leurs lèvres, permettant aussi à leur souffle de se mélanger. Puis il recula, lâchant le visage de son jumeau. Le moment était aux excuses.

-Je... ça peut pas être elle. Tu sais que jamais j'aurais été capable de te faire ça... depuis tout petit, tu es le seul qui compte dans ma vie. Comment veux-tu que j'aie prit consciemment le risque de te perdre toi? Si c'est elle, comme tu le dis... je te jure que j'le savais pas.

Les larmes menaçaient de couler chez le jeune Kaulitz. Il était à bout. Apprendre en quelques minutes qu'il était peut-être père d'une petite fille et que la mère de celle-ci serait éventuellement l'ex de Tom le détruisait complètement. Soupirant doucement et ravalant ses larmes, il baissa la tête comme honteux. Il tremblait de toute part, à cause de la fraîcheur nocturne principalement. Puis il tendit doucement sa main pour aller frôler celle de son cher et tendre, fixant leurs doigts de ses yeux noirs noyés de larmes. Et sans relever la tête, il parvint uniquement à marmonner d'une voix éteinte et suppliante:

-Embrasse-moi...

Il en avait besoin. Il avait besoin de son fère, de l'homme qu'il aimait éperdument, de celui qui rendait ses journées plus belles. Il avait besoin de se sentir contre lui, de sentir ses* lèvres contre les siennes, de sentir leur souffle s'emmêler encore et encore alors que leur muscles buccaux se caressent tendrement. Il avait besoin de l'oxygène le plus précieux du monde à ses yeux. Son oxygène. Tom.

Le chemin que dessinaient les mains de Tom sur les bras de son frère fit frémir ce dernier. Relevant progressivement la tête, Bill expira doucement, tentant d'apaiser son rythme cardiaque qui se montrait -au passage- bien trop rapide. Et dés qu'il put sentir les paumes de son reflet contre les siennes, il les agrippa. Sans violence, avec douceur. Mais il ne lésina pas sur la pression, ayant trop peur que l'amour de sa vie s'en aille, le laisse seul au milieu des arbres imposants et noircis par la nuit.
Un nouveau frisson, plus violent cette fois, le parcourut quand les lèvres de Tom se posèrent sur sa joue. Le brun se mordit discrètement la lèvre inférieure afin d'empêcher la sortie d'un soupir trop marqué, puis il serra encore un peu plus les mains de son dreadé dans les siennes. Ses pouces se mirent à caresser tout doucement le dos de ses* mains alors que ses paupières lui bloquèrent la vue en se fermant de plus en plus, jusqu'à être complètement closes. En ce même moment, les lèvres du guitariste avaient trouvé leur place contre celle de l'androgyne qui, lui, sentit son coeur bondir violemment dans sa cage thoracique. Rien de négatif, au contraire. Simplement un amour trop intense, trop puissant. Bill ne prit même pas la peine d'insister son jumeau à approfondir le baiser tout de suite ; le fait qu'il* s'amuse à le faire languir ne le dérangeait pas le moindre du monde. Cela lui permettait de profiter un peu plus longtemps de ce contact dont il avait tant besoin. Et finalement, Tom finit par embrasser son frère à proprement parler. Inutile de dire à quel point cela soulagea le brun. Quand l'étreinte buccale se termina, ce fut uniquement là que Bill laissa un soupir discret se glisser entre ses lèvres.

-Je t'aime Bill. Et je t'en veux pas pour tout ça. Après tout... c'est du passé mais il finit toujours pas nous rattraper, la preuve je l'ai tué.

Le concerné ne sut pas de suite comment réagir. Autant les paroles de son reflet le touchait en plein coeur, autant elles lui faisaient mal. Pourquoi? Simplement parce qu'il lisait très bien la souffrance et la peur qu'éprouvait Tom en ce moment même. Et Bill voulait tout sauf que son amour soit mal en point comme maintenant.
De toute manière, le jeune chanteur n'eut pas le temps de répondre quoi que ce soit. Son guitariste avait déjà brisé tout contact physique avec lui pour se reculer. Le simple fait de ne plus sentir aucune parcelle de son* corps contre le sien rendit le cadet des Kaulitz incroyablement mal. Il avait besoin de son Tomi, là, tout de suite. Besoin de se sentir tout contre lui, de se sentir protégé. Car oui, seul son aîné avait le pouvoir de le faire se sentir en sécurité. Sans Tom, le jeune brun se sentait comme une proie vulnérable, facilement capturable par n'importe quel prédateur. Et ce fut pour cela qu'un gémissement aigüe mais très affaibli s'échappa de sa gorge sèche sans même qu'il s'en rende compte.

-Tom...

Tom, Tom, Tom. Combien de fois le bel androgyne avait-il répété ce prénom depuis tout à l'heure? Cela peut sembler pathétique, je l'avoue. Mais le pauvre Billou ne parvenait pas à parler, de dire autre chose de censé que le prénom de l'être qui représentait sa vie. Son jumeau, l'amour de sa vie.
Sans parvenir à bouger, ni même à prononcer quoi que ce soit, Bill resta immobile, observant son jumeau. Ses yeux se remplirent de larmes assez rapidement, il se sentait mal, très mal. La souffrance de Tom se reflétait dans son propre corps. Alors Dieu sait combien l'androgyne avait mal à l'intérieure de lui. Et son seul remède était, bien entendu, son reflet. Mais ce dernier semblait trop mal en point pour lui venir en aide... d'ailleurs, le dreadé fit bien vite de devenir une personne que Bill ne connaissait pas, ou très peu. Pétant un fusible, sa voix grave résonna bien trop fortement dans le silence, criarde, désespérée. Son corps se mouvait bizarrement, de manière trop violente, frappant tout ce qui croisait son chemin, essayant même se s'étrangler avec l'eau de la rivière. En voyant cette longue scène cauchemardesque, Bill recula de quelques pas en arrière, effrayé. La peur se baladait dans ses veines avec une telle rapidité que ses muscles se durcirent, laissant son coeur battre d'angoisse. Et bien rapidement, les larmes qui s'étaient accumulées dans ses yeux se mirent à glisser sur ses joues -sans pour autant les noircir de traînées de maquillage-. Son corps se trouva secoué par des spasmes, car aucun sanglot ne s'échappait de sa gorge. C'était comme si on avait mit le volume de sa voix sur OFF, comme s'il était devenu soudainement muet. Seules les gouttes d'eau salées qui se succédaient rapidement sur la peau de sa visage dévoilaient son mal intérieur.
Toujours immobilisé par son angoisse, Bill ne réagit même pas quand son guitariste se jet subitement dans ses bras, en pleurs lui aussi. Son corps restait de marbre, bien qu’au fond de lui, le jeune Kaulitz mourrait d’envie de se blottir contre son jumeau, de reprendre une bouffée de son oxygène. Mais il n’y arrivait pas, étrangement. Il restait là, sans même oser bouger, alors que son corps ne bougeait qu’à cause des spasmes qui le parcouraient et que ses larmes continuaient à dévaler la pente de ses joues à une vitesse folle.

-Bill je veux pas te perdre. Je veux pas te quitter. Et si ils m'emmenaient hein ? Je veux pas Bill ! Je t'aime. Je veux pas te quitter je veux pas. J'ai peur tout les jours. Tous les jours. Je m'en fou d'aller en prison. C'est toi. Toi j'ai peur pour toi, moi et nous. Que je te laisse tout seul, que tu me quittes car peut être que je resterai longtemps là-bas... que... que... tu finisses ta vie sans moi. (...) Apaise mes peurs s'il te plait mon amour... s'il te plait... j'en peux plus...

Et là, c’était comme si l’épaisse armure qui emprisonnait Bill et qui l’empêchait de faire quoi que ce soit éclatait en mille morceaux. Il se vit soudainement libéré, ses muscles se détendirent soudainement, le laissant ainsi se mouvoir comme bon lui semblait. Directement, le jeune androgyne encercla le cou de son amour avec ses bras fins tout en fermant les yeux à s’en fendre les paupières alors que ceux-ci laissaient toujours des larmes couler par flots. Bill se serra ensuite contre le corps de son frère, aussi fort qu’il le pouvait, quitte à l’étouffer. Il avait horriblement besoin de se sentir ainsi contre lui, de sentir son* cœur battre contre le sien. Des sanglots s’échappèrent maintenant de sa bouche, laissant ainsi paraître son mal et son angoisse au grand jour. Son corps fluet tremblait de toute part contre celui bien plus musclé du guitariste. Bill n’en pouvait rien, il était mort de trouille et complètement déchiré de l’intérieur à cause de tout ce qu’il venait de se passer. Mais après avoir respiré calmement, il parvint à calmer ses sanglots, les ravalant aussi vite qu’il le pouvait. Ses tremblements, eux, ne cessèrent pas, mais il trouva la force suffisante en lui pour répondre à son reflet. Soupirant lentement, luttant contre ses larmes toujours aussi nombreuses, il nicha son visage dans le cou de l’homme de sa vie afin d’inspirer son odeur à pleins poumons. Restant un instant ainsi, comme pour se ressourcer grâce à son frère, il finit enfin par parler. Sa voix se montra faible, tremblante, entrecoupée par ses pleurs silencieux qui ne cessaient pas.

-Jamais je te laisserai... tu... tu le sais... Tomi... je t’aime... tu es tout pour moi... J’trouverais jamais la force de... de vivre sans toi.

Maintenant qu’il était parti, il ne pouvait plus s’arrêter. Ses pleurs redoublèrent d’intensité et il du redresser son visage pour ne pas détremper son reflet de ses larmes. Respirant difficilement, il crispa son visage, fermant ses yeux au maximum tout en grimaçant étrangement. Il se serra encore plus contre son jumeau, comme s’il voulait étouffer de lui, puis il reprit, la voix encore plus tremblante qu’auparavant :

-Je t'en fais le serment... jamais je ne t’abandonnerai, jamais je... ne te quitterai. Je t’aime Tom Kaulitz... mon amour, s’il te plait... dis-moi que tu seras toujours là... j’ai besoin de toi... Non... tu... tu n’iras pas en prison... tu n’es pas fautif... Tomi... je... je t’aime...

C’était un peu le fouillis dans ses paroles, mais comprenez-le, le pauvre Billou.